lundi 11 octobre 2010

Portfolio été 2010


Cet été on a:

1/ bossé dur  




2/ touché de beaux objets





 3/ enregistré et mixé un titre en 24 h




 



4/ mixé un autre titre avec quelqu'un qu'on écoute souvent    

 

mardi 13 juillet 2010

3 questions sans importance


Un concert c'est court. Par contre les moments qui le précèdent sont souvent longs. Alors plutôt que de glander backstage en me goinfrant de sneakers, j'ai posé 3 questions sans importance aux collègues zicos ou tekoss présents ce 21 juin. Merci les gars d'avoir répondu.
v

lundi 12 juillet 2010

Sysiphes, Apollons et Vulcain.

Fête de la musique/ Scène de la Place des Lices
Rennes. 21 juin 2010

« Y’en a qui sont mal en ce moment c’est les bleus, Ah les cons !...y’a pu d’équipe hein ? hein ? »

Le type me parle à moins de cinq centimètres du visage et semble aussi  bourré que le métro qui nous téléporte, François et moi, de la place Charles de Gaulle à la place Sainte-Anne. Il est 21h15 et l'on vient juste de sortir de scène où l'on jouait avec The Last Morning Soundtrack sur l’Esplanade Charles de Gaulle. Ce soir, François remplacait exceptionnellement Laurent, le batteur. On est donc sur deux fronts et il s’agit de ne pas traîner car on doit jouer avec Manceau à 22h30 sur la scène de la Place des Lices.

En temps normal, il n'est pas vraiment évident de trimbaler un clavier analogique d’une tonne, une caisse claire et des cymbales dans les transports en commun et de marcher au moins un kilomètre avec ce matos. Mais ce soir, entre la mythique rue Saint-Michel et la Place de Lices où chaque pas ressemble à une victoire, nous avons l’air de deux Sysiphes en bout de course. Dans ce joyeux brouhaha, on croise entre autres, des Arcade Fire locaux, des jazzeux concentrés et des métallos sur un fond constant de percussions brésiliennes, pas loin d’avoir le même effet angoissant que les fameuses Vuvuzelas.

Finalement, on arrive dans les halles des Lices qui servent ce soir d’entrepôt pour le backline (ensemble du matos, tout groupe confondu). Le temps de boire une bière, d’ajuster la set list et on se retrouve sur scène pour un linecheck. Tout se déroule comme sur des roulettes et on dispose de cinq minutes avant de commencer.

Le concert n'est pas parfait mais on prend pas mal de plaisir à jouer.Fête de la musique oblige, il y a beaucoup de monde et on retrouve même des fidèles à l’enthousiasme communicatif. Ils n'hésitent pas à scander les « Oh yeah » manquants sur les refrains de Dancinq Queen, reprise d'Abba qui clôt ce set assez court. Vu l’incendie se déclarant au même moment en face de nous rue Saint-Michel, une version de Light my Fire des Doors eut sans doute été plus adaptée.

23h : fin de la partie. Léger debrief. On entend des commentaires un peu mitigés de la part de nos potes mais l'on essaie de rester sur notre impression première.Avant d’aller boire un dernier verre, on procède à la partie la plus stimulante de la soirée : le rangement. Dehors, une odeur de pétard Mammouth emplit l’air. C’est le 21 juin, jour de la fête de la musique et de l’été, mais on doit se pincer pour ne pas penser que le 14 juillet est déjà là.

V

mardi 15 juin 2010

Le Peigne

09 avril 2010
Le Bag Noz/Vannes
Festi Vannes


 La chose s’est passée le vendredi 9 avril dernier dans le cadre de Festi Vannes, où nous étions programmés dans le bar Le Bag Noz . Après un concert marathon (quasiment trois sets), Julien et moi sortons du bar, gobelet à la main. On discute dehors. Déterminé, un type déboule vers nous. La petite soixantaine, cheveux ras et blanc, veste treillis d’un joli vert camouflage. Avec ce look, digne d’un bras droit du colonel Bigeard , le type peut aussi faire penser au  De Niro flippant de Taxi Driver :

Le type : 'Savez que c’est interdit de boire dehors?
Moi : oui mais on a encore un pied dans le bar et puis il fait chaud à l’intérieur.
Le type : Mouais…
Julien et moi : …
Le type : Hey les gars, vous savez ce que c’est l’arme de défense par excellence ?
Moi : Non.
Le type : Un peigne !

Le type
Il sort un petit peigne de sa veste avec jubilation (détail qui compte: l’homme est presque chauve).

Le type : Avec ça on peut immobiliser un mec… 'suffit de pas grand-chose hein?
(Il s’adresse à moi et je sens la situation glisser dans le bizarre)
Moi : Ah ouais c’est possible…
Le type : tiens regarde, j’te montre doucement.

Sans avoir le temps de dire le moindre mot, je me retrouve avec les dents du peigne sur la gorge. Pensant d’abord avoir affaire à un banal cas d’ivrogne, j’ai maintenant la quasi certitude d’être tombé sur un illuminé abonné à  Self défense magazine. Il mime alors une geste qui rappelle un égorgement (j’en déduis qu’il s’agit d’un égorgement car il est rare qu’on se peigne la pomme d’Adam).

Moi : Ah oui effectivement…
(Julien et moi commençons à avoir un rire jaune. Le type nous colle de plus en plus)
Le type : Ça vous fait marrer ? (se retournant vers Julien) tu rigoles toi?
Julien : Non, non...mais c’est qu’un peigne quand même.

Réussissant à regagner le bar, Julien me rejoins quelques secondes après en m’expliquant que l’individu venait de lui demander s’il connaissait la meilleur méthode pour « buter un mec »...

V.

samedi 12 juin 2010

L’international

O2 juin 2010 
L'International/Paris
Soirée Third Side Records

                    C’est « la bite au feu » que nous partons ce mercredi 2 juin pour Paris, direction le lieu-dit "l’International". Personne ne sait vraiment ce que signifie cette expression usitée (et sans doute crée) par François, mais lancée comme ça, on visualise en gros. La « bite au feu » donc et même « la fleur au fusil » tant l’envie d’en découdre est palpable.

Outre Manceau, les conscrits du plateau concocté par le quasi culte label de musique de jeunes Third Side Records sont Basquiat Black Kingdom et Yeti Lane. Deux formations où l’on peut croiser l’orfèvre Armand Melies et les anciens Cyann & Ben. Bref, on est plus ici dans l’épicerie fine de la pop indé que chez les grossistes pré pubères du post punk. Dans ces conditions, il va s’en dire qu’ouvrir la soirée relève pour nous d’un honneur. Entre Thorigné Fouillard, QG bucolique de notre ingé-son Oliv où nous chargeons son Espace en fin de matinée et l’Obélisque de la Concorde, quatre petites heures auront défilées à une vitesse presque subliminale. Un exploit quand on connaît la monotonie et le mal de cul occasionnés d’ordinaire par un tel trajet ainsi que la glauquitude de l’éternel ballet pipi/café/sandwich Daunat/clope sur aire d’autoroute.                                  
Au volant, Oliv a eu d’emblée la bonne idée de glisser le superbe et méconnu "Road to Rouen" de Supergrass dans le lecteur. Un bon point pour notre homme, par ailleurs doué d’ubiquité (il est aux manettes avec X Makeena, aux futs avec Nimh et fait souvent des piges pour les Wanking Noodles, Aïwa, et les Russian Sextoys).C’est peu dire que la route il connaît. Son quotidien est constitué de kilomètres arrosés de Red bull, de feuilles de routes, de fiches techniques, et d’un champ lexical anglophone exotique (patch, linecheck, get in, catering…). Ça fait finalement assez peu de temps qu’on bosse avec Oliv et cette escapade francilienne est aussi pour nous l’occasion de faire plus ample connaissance. Sam, moi et Julien (François, retenu pour affaires n’arrivera que plus tard à Paris en train) seront d’ailleurs régulièrement bluffés par sa capacité d’organisation digne d’un horloger suisse et par son débit de paroles comparable à une kalachnikov des grandes heures de la guerre froide.



 Paris. On arrive devant notre point de chute. Il ne faut jamais négliger les murs des Water-Closet d’une salle de concert car ceux-ci en disent long sur son histoire. Ici, il y a eu beaucoup de passage et la tapisserie de stickers témoigne de ce rendement quotidien de concerts. Basquiat’s Black Kingdom termine ses balances sur la scène relativement spartiate. Leur son est à la fois noisy, racé et fait écho à une certaine élégance vestimentaire (slims rouge, foulards, cuir). Posés sur le rebord d'un canapé vintage, on regarde et on écoute tout en parlant de notre disposition scénique.



                     Balances Manceau : La mine un peu déconfite, Sam et moi installons le matos de François. Après la première bourde (on a oublié ses baguettes), on se fait une frayeur car ses cymbales charley semblent aussi être restées à l’Ouest. Finalement en cherchant bien, elle sont là, planquées dans la housse. Les soundchecks sont souvent un point de stress dans ce type de journée…Le son n'est pas top. J’entends difficilement le clavier principal et les basses ressemblent à un gargarisme de Chubaka. L’accordeur de Julien fait des siennes et occasionne des bruits de feu d’artifice. Pas grave, on boucle l’affaire dans les temps et on se fait une cure de nicotine/houblon à l’étage.



                Juste avant de jouer, on se rend compte qu’il y a pas mal de monde ce soir. L’endroit à l’air d’avoir une clientèle d’habitués et c’est chouette de savoir qu’on va jouer devant un public ! Ca à l’air con dit comme ça, mais on a tous les quatre, avec Manceau ou au sein d’autres projets, déjà jouédevant des salles quasi vides. On remarque quelques people du petit monde de la pop indé: les da Brasilians, Dorothée de the Rodeo, le grand barbu de Herman Dune, Olivier Marguerit: guitariste/clavier de Syd Matters

Le concert se passe. L’impression sonique est la même qu’aux balances et on a un peu du mal à dépasser certaines avaries : le korg bass bizarrement désaccordé, le glockenspiel agressif, quelques pains qui figent nos visages…Il y a souvent un décalage entre ce qu’on ressent sur scène et ce que les gens ont entendu. Mais les commentaires d'après live, enthousiastes et chaleureux, nous rassurent finalement sur la prestation de ce soir. Après une brève conversation sur le trottoir et sous les étoiles avec Michel de Cocosuma, également DA chez Third Side Records, on rejoint le resto d’en face pour un savoureux couscous/debrief, rythmé par une lambada orientalisante sur laquelle deux jeunes couples chaloupent.

Fin de soirée.A table, silencieux, on reprend de la semoule, un oeil sur le spectacle improbable des danseurs moites et l’autre sur l’Espace d’Oliv.

V.